Deux générations après HIROSHIMA ET NAGASAKI, l’enfer du nucléaire
Transcription partielle de l’interview du Wall Street Journal avec l’un des principal rival du Premier ministre Naoto Kan. Ichiro Ozawa est un rival de longue date au sein du Parti démocratique du Japon et fait face à des accusations d’irrégularités sur son organisation de collecte de fonds
Interview effectué par YUKA HAYASHI Et TOKO SEKIGUCHI retranscrite d’après online.WSJ ( Wall Street Journal )
Q: Dans l’ensemble, comment évaluez-vous la réponse du gouvernement au tremblement de terre et de la crise nucléaire?
A: (…). L’administration n’a pas pris l’initiative de prendre des décisions et l’exécution des politiques. La prise de décision est égale à assumer la responsabilité. Donc, si personne ne prend de responsabilité, rien n’est décidé.
Q: Pourquoi l’administration Kan n’a pas informé le public de la gravité des problèmes dans les centrales nucléaires? Savaient-ils?
A: Bien sûr, l’administration savait.
Q: Qu’est-ce que le gouvernement pourrait faire pour éviter l’embrasement dans la crise nucléaire?
A: Tout d’abord, cela n’a aucun sens de pointer du doigt Tepco (usine exploitant Tokyo Electric Power Co.), étant donné la situation actuelle. Il ya beaucoup d’arguments en cours, accusant TEPCO, blâmer telle ou telle personne ( …) Je crois fermement que le gouvernement doit prendre l’initiative et déterminer ce qu’il faut faire. En réalité, Tepco n’est plus capable de rien. Nous nous dirigeons vers une tragédie, chaque jour un peu plus
Q: Le Premier ministre Kan mis en place un groupe de travail et a posté des représentants du gouvernement à l’intérieur des bureaux de Tepco pour qu’ils puissent garder un œil sur la société. Est-ce suffisant?
R: Lorsque Tepco savait ce qui se passait dans les centrales nucléaires, le gouvernement devait disposer des mêmes informations. Comme je l’ai dit, ils ne peuvent pas continuer à dénoncer les autres. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et prendre l’initiative de trouver des solutions.
Q: Si vous aviez été en charge, auriez-vous divulgué tous les renseignements au sujet de la crise dans la phase initiale?
A: Oui. Je l’aurais fait. Il est inutile faire de la rétention d’information. (…).Les gens ne peuvent pas vivre dans les zones contaminées. Ces zones sont de plus inhabitables. Le Japon a perdu son territoire d’autant. Si nous ne faisons rien, même Tokyo pourrait devenir hors de portée. Il ya une énorme quantité de combustibles d’uranium dans les usines, beaucoup plus qu’a Tchernobyl. C’est une situation terrible.(…)
source http://online.wsj.com/article/SB10001424052702304066504576348263512336934.html
Selon un autre parlementaire Japonais, ce serait des milliers de tonnes de combustible usagé qui sont stockés à Fukushima.
En attendant le prochain tremblement de terre?
Cela représente des quantités gigantesque de plutonium
Pour sa part le Figaro écrit, après avoir constaté la faillite finançière imminente de Tepco
« Radioactivité record à Fukushima
Au sein du réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Fukushima les relevés de la radioactivité indiquent un niveau jamais atteint depuis le début de la catastrophe nucléaire, trois mois plus tôt, selon l’agence d’information Kyodo qui se base sur des données provenant de Tepco. Le groupe espère toujours abaisser la température des réacteurs endommagés sous la barre des 100 degrés Celsius (cold shutdown) d’ici à janvier 2012, mais sa tâche est compliquée par la présence de quantités massives d’eau fortement radioactive sur le site.»
Afin d’entreposer les dizaines de milliers de litres d’eau qui ont été déversés pour refroidir les réacteurs de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi au Japon, son opérateur, Tokyo Electric Power (Tepco) a annoncé hier l’envoi par camions de 370 citernes.
D’une capacité totale de plus de 40.000 tonnes d’eau radioactive, les 370 citernes doivent toutes être « à la mi-août » sur le site de la centrale nucléaire. Par ailleurs, afin de contenir l’eau contaminée, une barge de 136 mètres de long a déjà été amarrée le 21 mai près de la centrale. Celle-ci est capable de contenir 10.000 tonnes d’eau radioactive. En revanche, ce n’est pas suffisant comparé aux 90.000 tonnes stockées à la centrale japonaise.
D’autres matériels vont être apportés . Mais dans combien de temps ?
Des mois, des années ? Et que faire ensuite de ces millions de mètre cube d’eau radioactive. ?
Il n’existe à ce jour aucune solution pour « nettoyer » cette eau radioactive.
Le plus atroce est la présence massive de Plutonium à Fukushima
En prenant connaissances des derniers evénements, on est plongé dans l’effroi
Roland Desbordes, physicien et président de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité, laboratoire indépendant créé après la catastrophe de Tchernobyl – la Criirad – . Il répond ainsi à une interview parue dans Environnement 2B
source : http://www.enviro2b.com
» A vos yeux, s’agit-il déjà d’une catastrophe environnementale ?
On y est déjà de plein pied, d’autant plus que le plutonium 239 est un métal lourd radiotoxique à vie longue, de l’ordre de 4 000 ans. Il a un cheminement dans la chaîne alimentaire catastrophique. Le plutonium cumule tous les risques.
Cette pollution au plutonium sera-t-elle limitée au réacteur n°3 ici en cause ?
Non, si le réacteur n°3 en contenait dès l’origine dans une proportion comprise vraisemblablement entre 6 à 8%, les réactions de fusion ont également fabriqué du plutonium sur les autres réacteurs touchés. »
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alerteplutoniumfukushima3moxetintox16032011.pdf