La Grèce à la recherche de son destin et de sa vérité. Une Assemblée constituante ?
Extraits - http://www.lecanardrépublicain.net/
« Le FMI et l’Union européenne exigent que la Grèce privatise tout ce qui peut l’être en échange de l’ « aide » apportée. Et en effet, la grande braderie [9] est considérable avec comme serpent de mer éventuellement des ventes ou locations longue durée de plusieurs de ses 6.000 îles, auquel il faut ajouter des baisses de salaires et du montant des retraites , l’augmentation des taxes, des coupes dans les dépenses de santé, des atteintes aux conventions collectives, etc. Le FMI et l’Union européenne appliquent le programme bien connu « d’ajustement structurel »…
D’où vient la dette ?
Comme pour certains riches « citoyens » français [10], la Suisse protège les milliards de célébrités grecques redoutant le fisc. Malgré çà, le gouvernement grec travaille main dans la main avec les armateurs grecs [11], quitte à mettre en grande difficulté certains secteurs en Grèce. En juillet 2010, un quotidien polonais nous apprenait que le gouvernement de Georges Papandréou avait conclu l’achat de deux sous-marins allemands pour un total de 1,3 milliard d’euros et qu’il s’était engagé à acheter, pour 2,5 milliards d’euros, des navires de guerre et des hélicoptères français. Selon plusieurs commentateurs, la signature de ces deux contrats était l’une des conditions informelles à l’octroi, par l’UE et le FMI, du plan de sauvetage grec de 110 milliards d’euros.
Ces contrats ont été évoqués dans le documentaire Debtocracy qui a rencontré un grand succès tout en tant popularisant une campagne nationale demandant une commission d’audit de la dette publique du pays. Sur certains points, en s’efforçant d’expliquer les origines de la dette, il est particulièrement instructif , mais il a le défaut de survoler la responsabilité considérable des Traités européens.
Lors d’une réunion publique à Gentilly le 31/01/11, François Hollande, Young Leader dans le cadre de la Fondation Franco-Américaine, avait répondu négativement à la question suivante : êtes-vous pour la suppression de l’article 123 [12] du traité de Lisbonne ?
Il souhaite que les États continuent à emprunter sur les marchés financiers et à payer les intérêts.
Depuis une loi du 3 janvier 1973, l’État français a transféré son droit régalien de création monétaire sur le système bancaire privé comme cela avait déjà été évoqué dans l’article La dette publique, une affaire rentable. À qui profite le système ? qu’il est nécessaire de consulter. Ce transfert concerne en fait tous les États de la zone euro à cause de cet article 123 qui reprend l’article 104 [13] du traité de Maastricht -cet article 123 est également identique à l’article 181 du Traité Constitutionnel Européen refusé par le peuple français en 2005 par référendum [14]-. Malheureusement, ce point crucial est peu évoqué actuellement en Grèce.
« Les Grecs perdent confiance dans leurs institutions »
Le 04/06/11, rfi.fr titrait ainsi son article évoquant une nouvelle journée d’action à l’appel des syndicats. Ce dernier évoquait une faible mobilisation, mais également les multiples « altercations » entre certains citoyens et les responsables politiques. Comme en France, la Grèce connaît ses affaires de corruption à l’image des scandales autour du Pasok et du groupe allemand Siemens [15]. Une partie de la population n’a plus confiance dans les syndicats et les partis politiques, d’où le mouvement des Indignés en dehors de ces organisations. Celui-ci a pris une ampleur considérable atteignant près de 1 million de manifestants dans toute la Grèce certains jours.
Les Grecs recherchent une solution pour s’en sortir. Mikis Theodorakis, symbole de la résistance contre la dictature des colonels, a lancé un mouvement de citoyens indépendants, nommé « Spitha » (Etincelle), dans le but de résister directement aux pressions imposées par les USA, le FMI et l’UE. Il considère que la souveraineté nationale est cédée aux puissances étrangères [16]. En effet, que devient la nation grecque ? Comme l’avait exprimé Robespierre, « Esclave ; car la liberté consiste à obéir aux lois qu’on s’est données, et la servitude à être contraint de se soumettre à une volonté étrangère » [17]
Place de la Constitution, une Assemblée populaire a vu le jour… La Grèce s’engagera-t-elle à moyen terme comme la Tunisie vers le chemin d’une Assemblée constituante, symbole d’une remise à plat des règles institutionnelles, économiques et politiques ? Peut-être…
« Et en cette heure où la Grèce se sait à la recherche de son destin et de sa vérité, c’est à vous, plus qu’à moi, qu’il appartient de la donner au monde » André Malraux, discours prononcé à Athènes le 28/05/59 ».
Septidi 27 Prairial an CCXIX -Article également publié par l’Association pour une Constituante.
http://www.pouruneconstituante.fr/