Quand l’OPHLM de Bayonne et Roselyne Bachelot se font complices des promoteurs-arnaqueurs
Je rêvais comme tout le monde d’être propriétaire.
J’avais des rêves bien modestes. Juste d’avoir un emploi, de préférence pas trop pénible et de quoi faire vivre décemment ma famille, ce qui implique d’avoir un toit sur la tête. Et si possible, si ce n’est pas trop demander, un toit bien à moi.
C’est ce qu’ont bien compris les banques qui chargent si souvent les boites aux lettres d’invitations à s’endetter ; c’est si lucratif pour les banques, les dettes ! Un petit crédit de rien du tout, pendant 30 ans, et c’est le bonheur à portée de la main !
C’est également ce qu’a compris la municipalité de Bayonne qui, dans le souci du bien-être de ses administrés, a lancé un programme immobilier innovant, écologique, paysagé, tous les atouts du développement durable, pour permettre à des ménages modestes de devenir propriétaires.
Mais avant de faire le bonheur des populations, ce genre de programme fait d’abord celui des promoteurs immobiliers qui se saisissent en rapaces de ce marché, car, n’est-ce pas, qu’y a-t-il de plus lucratif que de vendre du rêve ?
A Bayonne, ce beau projet sur papier s’appelle « le Hameau de Plantoun ». Des maisons sur pilotis, avec un seyant placage bois sortent de terre. Roselyne Bachelot, ministre de la famille, vient visiter le chantier qui lui provoque un « choc » : ici, il fera bon vivre, dit-elle.
Mais les promoteurs sont passés maîtres dans l’art de transformer un rêve en cauchemar.
Un an après la prise de possession des clés, les nouveaux propriétaires déchantent. Dans les maisons, il n’y a pas d’isolation, il fait 8° en hiver et 40° en été ; des fuites apparaissent ; un chauffe-eau se décroche et traverse le plancher…Bref, malfaçons et non-façons rendent les cages invivables. Beaucoup envisagent de partir et de redevenir locataires, mais la cabane sur pilotis est invendable, alors que le crédit court toujours. Il faudrait engager une procédure judiciaire, mais ça coûte cher, c’est long, on n’est pas sûr d’obtenir réparation, il faut s’organiser….
On a, une fois de plus, le sentiment d’avoir été pris pour des cons. On a joué de notre désir de réussite sociale ( quoi de plus naturel, pour un couple qui travaille honnêtement, qui donne de sa personne pour faire tourner une machine économique inhumaine pour des cacahuètes ) pour nous vendre du vent. Les banques, elles, vont bel et bien toucher les intérêts de nos emprunts sur 30 ans. Les promoteurs ont bel et bien été payés (cher) pour des travaux bâclés, sous-traités, réalisés par des précaires encore plus mal lotis que nous.
Mais nous, nous avons tout perdu.
Tout va bien dans le meilleur des mondes, puisque, au nom d’une politique sociale, les hommes d’affaires-escrocs continuent à engranger des bénéfices ! Il est vrai qu’il est rentable de soutirer l’argent des pauvres, ils sont tellement nombreux !
Un pigeon qui s’est bien fait plumer
