La grande explosion monétaire
YAKA couper les budgets d’aides aux pauvres, ils sont si nombreux ces salauds !
Aux Etats Unis, la commission chargée d’examiner le montant de la dette s’est réunie une nouvelle fois pour mieux constater son impuissance. Depuis le 16 mai, la dette des USA a atteint son plafond de 14 mille milliards de dollars fixé par une série de textes complexes à géométrie variable.La commission avait jusqu’au 24 juin * pour trouver un moyen de remédier à ce menu problème , un tantinet génant pour jouer les gendarmes en matière monétaire.
Donc, pour le reméde, La Solution, c’est raté. Pas d’accords entre Démocrates et Républicains. Avec l’aide de quelques artifices comptables, les Etats Unis devraient pouvoir encore gagner un bon mois en reléguant le problème à diverses cessions d’expertises, de rattrapages… Mais mi août au plus tard, l’explosion aura lieu. et ce sera la grande explosion monétaire du dollar (donc de la livre sterling) de l’euro et du yen.
A moins que Démocrates et Républicains trouvent un accord pour se débarrasser momentanément de cet épineux problème
Précisons les positions. Les Républicains ne veulent pas augmenter les impôts : faut pas déconner, on ne touche pas au pognon des riches. D’ailleurs, ils ont une solution : YAKA couper les budgets d’aides aux pauvres, ils sont si nombreux ces salauds, avec leur maladive tendance à se reproduire comme des lapins… et à la place, on rembourse les créanciers, tous ceux qui veulent récupérer leurs bons du trésor ou autres placements…
Les démocrates tentent de résister aux plans d’austérité proposés. Mais ils doivent soigner la chèvre et le chou. En d’autres termes, les marchés financiers et les électeurs. Avec un plan de route à peu près aussi précis que la carte du ciel que vous tracerait l’astrologue du coin de la rue au cas où l’envie de vous faire prédire l’avenir vous prendrait…
Je vous la fais courte : sont pas d’accord, les z’ élites, z’experts, z’élus. Ca tire à hue et à dia.**
Or, le dollar est la monnaie mondiale de réserve et de référence depuis 1944
Il est monnaie de singe depuis 1971, depuis que Nixon a fait savoir au monde entier que les dollars ne pouvaient en aucun cas être convertibles en or. Sur le coup, les banquiers suisses ont bien fait la gueule, mais ils se sont adaptés à la nouvelle donne, comme le reste du monde… Parce que les Etats unis ont des « marines » vachement musclés et des têtes nucléaires vicelardes… et que chaque pays préfère être du côté de celui qui tient la gâchette du fusil plutôt que d’en voir le canon pointé sur lui.
Or donc, la planche à billet tourne, tourne à un rythme s’accèlérant de 1970 à 1990. Puis s’emballant ces vingt dernières années, 1990 .à 2011. La masse financière, donc la dette, comme les petits pains de Jésus grâce au génie de mathématiciens embauchés par Wall street, Hong kong, Londres, grâce aux grands stratèges qui s’aident de leurs puissants logiciels, s’emballe, s’emballe…
Et on connait l’histoire des assouplissements des règles bancaires et des octrois de facilités de crédit…
Résultat mi 2011 : les marchés vont demander aux Etats Unis de payer leur dette à un taux beaucoup plus élevé qu’ils ne le faisaient ces derniers temps***
Dans le courant de l’été il faudra restructurer la dette
Enfoncer la première puissance mondiale dans la dette, ainsi qu’un vulgaire royaume africain, qu’une méprisable république de narcotrafiquant du nouveau continent ou qu’un grand ou petit – mais toujours – exploitable pays asiatique, comme cela se pratique depuis un demi siècle… Voilà qui est innovant ! Saigner le pays à blanc, le dépecer comme récemment la Grèce, pays qui inventa, dit-on, la démocratie il y a 2500 ans, pays dans lequel un couple touchant 750 euros par mois va être imposé sur son pharaonique revenu…
L’équation se pose donc en ces termes :
- mise au régime grec pour les habitants du pays de l’oncle Sam
- ou restructuration de la dette. Concrètement, que vaudra 1 dollar ? 1 euro?
Evidemment le yuan rouble, le réal, et la roupie …vont également être de la partie. Et au poker menteur, les jeux peuvent mal, très mal tourner.
Refusant de voir l’inectulable effondrement du système, la BCE vient de nommer à sa tête l’italien Mario Draghi, hier big boss de la Banque Centrale italienne, autrefois homme de Goldman Sachs, cette vertueuse banque qui s’est illustrée récemment en poussant la Grèce à s’endetter puis en spéculant sur le non remboursement de cette dette.
Pendant ce temps, François H, Nicolas S, Martine A, Ségolène R, Nicolas H, Jean Luc M, Jean Louis B., Dominique de V, Fancois B, Nicolas D.A, Jean Pierre C… ( Vous remarquerez que je vous les donne dans l’ordre des sondeurs, en omettant la fille du national-peniste pour laquelle j’ai trop de mépris pour seulement mentionner son nom), toutes ces têtes d’affiches donc, installées dans le manège qui tourne en rond dans le champ clos du spectacle médiatique, se démènent pour décrocher le pompon : être Calife à la place du Calife, avec la preuve par les urnes de leur supériorité à tenir le manche à balai d’un avion piloté avec la précision de la centrale nucléaire de Fukushima après le Tsunami.
Alain
Pour comprendre mes raccourcis abusifs lire ces notes de bas de page
“ Le lundi 16 mai 2011 était annoncé depuis longtemps comme une date fatidique pour les États-Unis d’Amérique. Ce fut exactement le cas.Le plafond d’endettement public autorisé du pays de 14.294 milliards de dollars a été atteint comme prévu. Pour pouvoir repousser légalement ce plafond, il aurait fallu un accord du Congrès, qui est dominé par l’opposition républicaine. Malgré les suppliques pressantes du président Obama, cet accord n’a pas été obtenu à ce jour. Les États-Unis d’Amérique sont légalement empêchés d’emprunter ces sommes qui font cruellement défaut à leur fonctionnement et que ne leur procure toujours pas une reprise anémique.”
** voir Banques menacées par la crise de la dette : quand vont-elles tomber ? par Le Yéti - Le monde et nous
*** Explications dans un commentaires de Nanabel sur Rue89
» Pour bien comprendre la situation, il faut employer un vocabulaire guerrier. Parce qu’en réalité la guerre a bien été déclarée le 29 septembre 2008. Bien sûr, ce n’est pas une guerre des nations, mais une guerre des monnaies. Il faut donc remplacer le nom des pays par celui de leur monnaie et là on assiste bien à un conflit armé international sur les marchés boursiers. Les banques centrales servent d’état-major, leurs dirigeants sont les généraux à la tête d’armées industrielles.
Voici quelques nouvelles du front. On pourrait même avoir un fond sonore, genre, les banksters parlent aux banksters, pour l’ambiance.
Les pays non alignés sur le dollar (Russie, Chine, Inde) viennent de signer un accord pour ne plus utiliser le dollar dans leurs échanges. Ils mettent en place un système d’équivalence mensuelle. Les Russes peuvent ainsi se débarrasser de leurs dollars au profit du yuan.
Bernanke (directeur de la Fed) n’utilisera pas son droit d’émettre à nouveau des billets (il n’y aura pas de 3è planche de salut). Cette nouvelle est extrêmement importante. La banque centrale américaine ne peut plus écouler sa monnaie sur les marchés !
La banque centrale chinoise vient de faire rentrer dans ses coffres plus de 93 milliards de dollars en lingots d’or. Les banques brésiliennes, indiennes, russes, mexicaines, hongroises, australiennes font de même. Le prix de l’or s’est enflammé en pulvérisant tous ses records. Même chose pour l’once d’argent métal.
Les banques américaines ont, elles aussi, tenté de rafler le métal précieux, avec dans l’esprit de s’emparer de tout l’or disponible. L’alliance des pays non alignés a fait échouer leur plan. Les banques américaines se rabattent sur tout et n’importe quoi pour écouler leurs dollars au plus vite. Multipliant les crédits. Car en réalité, elles ne possèdent pas les montants suffisants pour payer cash. En réalité, elles n’ont plus d’argent.
Pendant ce temps, les alliés du dollar tentent de lutter en soutenant, tant qu’ils peuvent leur chef vacillant. Le chef d’état-major européen (la banque Rothschild) a donné l’ordre à ses généraux (banques d’affaires européennes) de ne pas acheter de l’or métal, ni de matières premières, pour laisser le champ libre aux banques américaines. La banque s’adresse personnellement aux généraux français (Société Générale, BNP-Paribas, Crédit Agricole) et leur donne leur feuille de campagne : elles doivent continuer d’acheter du papier pour soutenir le dollar. Pour cela elles s’engagent dans leur allégeance, à aller jusqu’au sacrifice de leur vie.
Elles peuvent toutefois s’appuyer sur leurs armées de réserve (les gouvernements) qui se sont engagées à renflouer toutes leurs pertes en utilisant le moyen suprême de l’impôt.
Ainsi les populations sont tenues de participer à la guerre des monnaies en apportant leurs contributions. C’est une mobilisation générale des civils. Et comme à chaque fois, ce sont les innocents qu’on envoie en première ligne. Par des plans d’austérité, par la répression, par le démantèlement des biens publics, les civils servent de chair à canon. Sans en avoir l’intention, les gouvernements en viennent à déclarer la guerre à leurs propres peuples.
Pendant ce temps, les échéances américaines des obligations sur 10 ans arrivent à terme au mois d’août. Cela veut dire que les banques américaines devront payer leurs engagements de crédits (dont les estimations sont assez farfelues, puisqu’on ne sait pas exactement quels en sont leurs montants, certains font une estimation de 5 mille milliards de dollars, d’autres plus raisonnables parlent de 14 milliards). Quoi qu’il en soit, l’agence de notation chinoise Dagong (gardons en mémoire cette agence déterminante pour la suite des évènements) baisse la note des Etats-Unis la faisant le pays le plus endetté du monde. Cette information est très importante. Les banques non alignées attaquent ouvertement l’économie américaine. Cette bataille fera énormément de morts parmi les alliés du dollar et en première ligne l’euro.
Pour parer à l’attaque massive de l’alliance (rouble, yuan, roupie) les américains organisent une contre offensive, en partant du principe que la meilleure défense, c’est l’attaque. Le Congrès américain vient d’adopter une loi pour permettre à l’ensemble des Etats confédérés de se déclarer en défaut de paiement. Aux Etats-Unis, chaque Etat est économiquement indépendant. Ils peuvent donc faire faillite de manière isolée sans engager l’ensemble du pays. Dorénavant l’ensemble des Etats peut se déclarer en défaut de paiement le même jour à la même heure. Autrement dit les Etats-Unis ont décidé unanimement qu’ils ne rembourseraient aucune banque ! On peut aller se gratter.
C’est une bombe thermonucléaire qu’ils viennent de larguer sur la zone euro ! Ils ont décidé de sacrifier leurs fidèles et dévoués alliés.
Pendant ce temps, la Deutche Bank, oui vous savez celle dont on entend jamais parler, la banque centrale allemande, très discrète et surtout très muette depuis le début de la guerre des monnaies. Elle engrange, petit à petit, les intérêts des dettes de la zone euro. Et elle grossit, comme une boulimique et devient obèse au fur et à mesure que les Etats maigrissent. Le gouvernement allemand ne veut pas revivre les années sombres de la grande dépression. L’Allemagne ne s’en remettrait jamais. C’est la crainte viscérale d’un 2è Weimar qui l’ a poussée à remettre les clefs des coffres de sa banque centrale aux banques américaines. L’Allemagne est prête à sacrifier ses partenaires européens pour sauver sa peau.
Voilà, on en est là aujourd’hui. Les banques chinoises vont tout faire pour retarder le défaut de paiement américain. Cela va se traduire par une bataille acharnée sur les matières premières. Dans le cas d’une défaite américaine, les gouvernements non alignés, enverront leurs huissiers pour procéder à la liquidation des biens de leurs débiteurs. Il serait tout à fait ironique, si le prochain directeur du Fmi est un ressortissant d’un pays émergent, de faire subir aux américains les mêmes tortures budgétaires qu’ils avaient eux-mêmes imposées aux pays sous-développés.
Il faut retenir la date du 02 aout prochain. Date de l’échéance américaine. »