ITER – Les pro et les opposants affûtent leurs arguments
Copié/collé de la Marseillaise du 21/07
L’enquête publique sur Iter met en lumière les points de désaccords entre opposants et pro-Iter.
Récapitulatif sur les points de vue des uns et des autres.
Après le débat public en 2006, sur les enjeux d’Iter, cette réalisation connaît une nouvelle phase de concertation avec l’enquête publique actuellement en cours. Cette dernière devait prendre fin le 20 juillet, elle a été prolongée par le Préfet jusqu’au 4 août afin de permettre à tous de s’exprimer, de s’informer sur ce dossier d’ampleur internationale.
Les Verts, hier, à Manosque, ont demandé au président de la commission d’enquête de donner un avis défavorable.
Le collectif Stop Iter avance plusieurs éléments pour exprimer son refus d’Iter.
Il s’appuie en premier chef sur les propos du Prix Nobel de physique japonais Masatoshi Koshiba : « ITER est extrêmement dangereux du point de vue de la sûreté et de la contamination environnementale.(…) Le tritium est hautement toxique avec une dose mortelle de 1mg ».
Des effets du tritium
Et de poursuivre : les 2 kg de tritium présents dans Iter « pourraient tuer 2 millions de personnes.(…) Le flux radioactif de 2 kg de tritium est à peu près du même niveau que celui produit par l’accident de Tchernobyl ».
Le collectif d’ajouter : « Aujourd’hui dans les documents d’Iter organization, on peut lire que 4 kg de tritium, combustible d’Iter, seront présents en permanence sur le site ».
Michel Claessens, en charge de la communication pour Iter, indique : « La conception d’iter est telle que, même en cas de brèche accidentelle dans le Tokamak, les niveaux de radioactivité à l’extérieur de l’enceinte seraient encore très faibles. Le Rapport préliminaire de sûreté d’Iter inclut une analyse des risques et événements susceptibles d’entraîner des accidents dans l’installation. Pendant l’exploitation normale, l’impact radiologique d’Iter sur les populations les plus exposées sera mille fois inférieur au rayonnement ionisant naturel. Dans les scénarios les plus pessimistes, comme un incendie dans l’installation de traitement du tritium, aucune évacuation des populations avoisinantes ou autre contre-mesure ne serait nécessaire ».
Le collectif dénonce, entre autres, le fait qu’Iter produirait, selon lui, plus de 30 000 tonnes hautement radioactives durant 400 à 800 ans.
C’est un tout autre point de vue qu’avancent, depuis des années, les scientifiques travaillant sur Iter, pour eux : « Pendant les vingt années que durera la phase opérationnelle du projet, Iter produira quelque 1 200 tonnes de déchets. Les déchets issus du démantèlement seront constitués à 90% de déchets de très faible, faible et moyenne activité à vie courte. Au terme de 100 ans de décroissance naturelle, 6 000 tonnes de déchets conditionnés subsisteront-l’équivalent d’un cube de 10 mètres d’arête ».
Iter et le Tsunami
Les opposants avancent également le retard que va prendre ce projet suite au Tsunami. Ce à quoi Iter rétorque : « Le séisme et le tsunami qui se sont produits au Japon le 14 mars 2011 ont affecté certaines des installations qui doivent fabriquer des éléments destinés à Iter. Les bâtiments qui abritent les équipements de test des aimants supraconducteurs et des faisceaux de neutrons, notamment, ont été sérieusement touchés. Les autorités japonaises estiment qu’un retard d’une année dans la livraison de certains éléments clé d’Iter doit être envisagé.
Dans, ce cadre, et dans le cadre de ses responsabilités, Iter Organization annonce qu’elle « mettra tout en œuvre pour limiter l’impact de cette catastrophe sur son calendrier. Une petite équipe d’experts a été dépêchée au Japon pour contribuer à l’évaluation des dommages sur les bâtiments et les équipements. Un plan stratégique destiné à sauvegarder le calendrier prévu sera élaboré d’ici le début du mois d’octobre 2011 ».
Le coût est un autre sujet de polémique. « Sur la base de l’évaluation réalisée par l’Union européenne, on peut estimer à 13 milliards d’euros le coût de la construction d’Iter pour l’ensemble des membres du projet ». Et de rappeler : « Iter est financé par les sept pays, ou groupe de pays, membres du projet : la Chine, l’Union européenne (plus la Suisse au titre de sa participation à Euratom), l’Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les Etats-Unis. Au total, le coût du projet Iter est partagé par 34 pays ».
Le Collectif Stop Iter comprend : Médiane pour sortir du nucléaire (Pertuis 84), Comité de Défense de l’environnement de Jouques et Peyrolles (13), Agir Santé Environnement (La Tour d’Aigues 84), Association pour les Energies renouvelables et l’Ecologie (Apt 84), Association pour la Promotion des Techniques Ecologiques (Mérindol 84), Attac Sud Luberon (84), Pays d’Aix Ecologie (Aix 13), Apt Initiative Environnement (Apt 84), Confédération Paysanne France, Association Santé Environnement France, Arc Environnement, Bio consom’acteurs Provence, Europe Ecologie-Les Verts, Nouveau Parti Anticapitaliste, Partit Occitan, les Alternatifs
Avec le soutien de Greenpeace.
Reportage
Michel CAIRE