Incontournables considérations sur le nucléaire
Marie George Buffet déclarait au Forum pour un développement durable et solidaire de la planète du 23 septembre 2005
« Voilà déjà plusieurs décennies que la question environnementale a fait irruption dans la société et dans le débat politique. Il faut reconnaître qu’elle n’a pas toujours été considérée comme elle aurait dû l’être, à commencer sans doute par nous-mêmes, ici, au Parti communiste français.
Nous avons longtemps pensé que la question écologique serait réglée presque mécaniquement une fois le capitalisme dépassé, et nous avons considéré cette question comme secondaire. C’est lorsque nous avons compris que l’ensemble des luttes émancipatrices participait de notre combat de libération que nous avons commencé à mieux prendre la mesure des problèmes.
La conscience de la gravité des enjeux progresse aujourd’hui considérablement, mais force est de constater que les réponses apportées peinent à en prendre la mesure. La question est pourtant cruciale tant pour les conditions de vie actuelles des hommes et des femmes que pour l’avenir. Le développement de l’humanité ne peut se concevoir dans la dégradation de son cadre de vie et la destruction de son bien commun : la planète.
Etablir un diagnostic précis est indispensable à la compréhension des mécanismes qui sont à l’œuvre. »
Plus de six ans plus tard, en juillet 2011 le PCF se prononce toujours pour l’expansion d’un nucléaire exorbitant et non maitrisé.
Combien de temps faudra t-il encore au PCF pour comprendre que les problématiques du CLIMAT et de toutes les formes d’ENERGIE ne peuvent pas être abordées séparément ?
Qu’elles sont interdépendantes
Qu’il ne peut y avoir de paradigme écologique dans un système de pensée qui isole/sépare les phénomènes sociaux, physiques et biologiques les uns des autres.
Une conception écologique du monde, c’est à dire des sociétés des hommes qui le composent, ne peut être appréhendée sous un angle mécaniste .Les mécanismes dont parle Marie Georges Buffet sont indissociables les uns des autres. La vie, les organisations sociales, ne relèvent pas de la physique mais de la biologie.
La production d’électricité ne peut pas être abordée sous le seul angle techniciste/ productiviste .
C’est pourtant ce que fait (encore ! Mais jusqu’à quand bordel de m…!) le PCF.
Combien de temps encore ce parti va t-il s’aveugler sur la question du nucléaire ?
Jusqu’à la disparition du dernier de ses militants?
L’inter-dépendance entre la production et les modifications environnementales qu’elle engendre (sur laquelle Edgar Morin nous éclaire depuis 30 ans) ne peuvent être abordées séparément.
La techno-science dont la pseudo maitrise de la fission de l’atome est l’exemple le plus probant, nous a conduit à des schémas dits de développement, – qui n’accroissent que le portefeuille des actionnaires et le nombre de cancers-, incompatibles avec un mode d’organisation sociale fondée sur des richesses partagées auquel aspire pourtant le PCF
L’Homme n’est pas condamné à se transformer en robot emmailloté d’une combinaison anti radiations au service de l’atome, à survivre équipé d’un dosimétre et d’un compteur geiger.
Aux déplacements massifs de population qu’impliquent les modifications climatiques, ( et toutes les famines qu’elles entraînent..) il faut maintenant ajouter, à chaque accident nucléaire, celui des réfugiés de l’atome .
Le PCF est t-il prêt à accueillir, à prendre en charge et à délivrer des soins sanitaires aux milliers de réfugiés de la préfecture de Fukushima ?
L’Homme n’est pas condamné à vivre sous le joug d’une organisation sociale policière/sécuritaire/ militaire inhérente au nucléaire.
L’ampleur et la fréquence des catastrophes nous interdisent de chercher une autre solution que l’abandon de la filière atomique
Les bouilloires atomiques – dites Centrales Nucléaires – comme les armes atomiques sont à ranger dans les poubelles de l’histoire avec le mythe de la croissance .
Est-ce trop demander au Parti Communiste Français de remettre en cause son dogme du toujours plus : PLUS D’ENERGIE ELECTRIQUE = LENDEMAINS RADIEUX ?
Il nous faut décarbonner notre économie
Il nous faut dénucléariser notre économie
Il nous faut localiser notre économie.
Il nous faut partager les richesses que nous savons produire à l’aide de technologies elles mêmes partagées.
Faute de quoi la domination tentaculaire d’un Capital techniciste restera le mode de domination et d’oppression des peuples.
Ces quelques plates et incontournables considérations parviendront-elles à susciter un réel débat au sein du Front de Gauche?
A.B