Nucléaire – Falsification de données sismiques par EDF
Sur http://passerellesud.org/Nucleaire-Falsification-de-donnees.html
Nucléaire : EDF a falsifié des données sismiques pour économiser sur la sûreté
Révélé par l’Observatoire du nucléaire :
Les données sont accablantes pour 32 des 58 réacteurs français.
En 2003 (la situation est restée la même depuis), EDF a falsifié des données sismiques afin de s’éviter des travaux onéreux… et pourtant indispensables pour la sûreté des centrales nucléaires.
Par un courrier du 17 juin 2003, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a couvert EDF en lui donnant raison contre l’avis des experts de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), tenus au silence.
Les données sont accablantes et concernent 32 des 58 réacteurs français.
Zonage sismique des centrales nucléaires en France [1]
Chinon (Indre et Loire) : EDF a baissé d’office la valeur de l’intensité des séismes de référence. Il s’agit là d’une falsification aussi incroyable que grossière.
Belleville (Cher) : EDF s’est autorisée à prendre comme référence un séisme datant de 1079 pour lequel il existe très peu de données, écartant le séisme de référence (de 1933) qui impliquait des mesures plus contraignantes.
Blayais (Gironde) : les chiffres d’EDF sont trois fois moins contraignants que ceux de l’IRSN. Or André-Claude Lacoste, directeur de l’Autorité de sûreté nucléaire donne raisons à EDF sans se justifier. Idem pour Saint-Laurent des Eaux (Loir-et-Cher)
Plus généralement, EDF a redéfini à sa manière les zones sismiques afin de ne pas avoir à tenir compte de certains séismes.
Les centrales de Dampierre (Loiret), Bugey (Ain), Fessenheim (Haut-Rhin), Civaux (Vienne), Saint-Alban (Isère), Golfech (Tarn-et-Garonne), Nogent (Aube) et Chooz (Ardennes) également mises en cause.Ironie de l’Histoire, au moment où cette affaire a été étouffée par l’Autorité de sûreté française (en 2003), 15 réacteurs nucléaires japonais étaient fermés administrativement suite à la falsification par l’électricien TEPCO (propriétaire des réacteurs actuellement en perdition à Fukushima) de documents concernant la sûreté.
Les documents que nous publions montrent que c’est par des actions de « lobbying » et de « contre-feux » qu’ EDF a pu contraindre l’ASN à lui donner raison au détriment des ingénieurs de l’IRSN.C’est ainsi qu’ EDF a économisé 1,9 milliards d’euros de travaux de remise à niveau de ses centrales nucléaires par rapport au risque sismique, travaux qui auraient été obligatoires si les chiffres de l’IRSN avaient été pris en compte.
Documents publiés par l’Observatoire du nucléaire :
Synthèse
Lettre ASN
Divergences EDF/IRSN
Figure EDF confidentielle
Tromperie : [2]L’inspection des réacteurs nucléaires français, annoncée par le Premier ministre François Fillon, est une opération de contre-feux dont le résultat est connu à l’avance : l’Autorité de sûreté nucléaire va expliquer que les réacteurs français sont parfaitement sûrs et que la population française peut avoir confiance.
Carte des centrales nucléaires en France : gandhivert.fr[2] Extrait du communiqué du 15 mars 2011 : Inspection des centrales nucléaires françaises : une tromperieCet article a été publié le vendredi 18 mars 2011