Sommet Européen : quand sonne le glas…

 

Les sommets dits européens se succèdent à un rythme frénétique et donnent lieu à de grotesques pitreries. La chancellerie allemande et la présidence française poussent toujours leur chansonnette en faisant rimer .les mots amour, toujours, et autres serments de fidélité… mais leur conte de fée à l’eau de rose ressemble de plus en plus à une vulgaire querelle dans laquelle il s’agit de trancher : une fois le festin terminé, comment se répartit l’addition ?

Un divorce n’est pas prononcé par l’un des deux éléments d’un couple mais par une autorité extérieure. La répudiation inscrite dans le droit musulman n’est pas acceptée sur les terres papistes et luthériennes.

Le traité de Lisbonne inscrit un droit de retrait unilatéral : l’article 50.

La procédure prévue par l’article 50 du nouveau TUE déclare que «Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union ».A la différence de l’adhésion, l’État qui souhaite se retirer négocie avec l’Union et non avec les autres États séparément.

( Le retrait de l’Union est uniquement volontaire. Aucune procédure d’exclusion n’existe, même en cas de violation grave des valeurs de l’Union).

Dans la vie des ménages, l’ un des élément du couple peut faire sa valise et aller voir ailleurs. Il n’en reste pas moins lié par les dettes contractées Mais pour les dettes communes il faut bien qu’une autorité extérieure prononce la séparation des biens.

Il y a encore peu de temps, c’était l’oncle Sam qui, -in fine-, imposait son autorité. De mauvaises langues prétendent même que le concubinage européen est une pure construction de Washington et de Wall -street auquel les pays d’Europe ont dû se plier… Aujourd’hui, même en appelant le Fonds monétaire international à la rescousse, Fonds qui vient jouer les gendarmes, l’ autorité américaine n’est guère efficace. L’ Oncle Sam a vieilli, quelque peu gâteux, il a dilapidé le magot en guerres dispendieuses et confondu les billets de monopoly avec de l’or en barre. Les enfants ont grandi, se sont aperçu que le pouvoir qui les a un temps fascinés reposait sur du vent, et que les pierres précieuses du trésor n’étaient que vulgaire verroterie.

Dans les histoires de couple, les divorces ne sont pas toujours dramatiques. Lorsqu’il n’y a ni biens ni enfants, une séparation à l’amiable est aisément prononçable. Oui, mais avec 15 enfants légitimes (l’Euro-land) et 10 bâtards en prime (les autres pays de l’UE hors de la zone Euro), une maman Allemagne, un papa France, qui s’imaginent respectivement détenir seul la pleine autorité, cela pourrait bien se terminer tragiquement.

Honoré de Balzac, qui a passé très jeune deux ans dans une étude notariale l’avait déjà noté : à l’heure du partage de l’héritage, les déchirements internes autour des dettes contractées par le défunt laissent exploser les rancunes fratricides.

Parce qu’il s’agit concrètement d’aligner le pognon.

Raison pour laquelle l’Allemagne quittera l’Euro. Ce n’est qu’une question de temps.

L’ Allemagne quittera l’Euro parce que son avenir est du coté de l’Est. On ne peut que s’en réjouir pour les travailleurs allemands qui se verront soulagés de récurrentes ponctions sur leur salaire pour cause de remboursements d’emprunts d’ Etats. Cela permettra à l’industrie d’outre Rhin d’acquérir des matières premières bon marché et de se fournir en ressources énergétiques à bas prix pour ensuite exporter sa production à forte valeur ajoutée au prix fort… vers les BRICS, par exemple.

Mais l’Allemagne, de facto, se fermera partiellement les portes d’un grand nombre de pays d’Europe qui ne disposeront plus d’une monnaie assez forte pour acquérir du « made in Germany ».

Les Allemands conserveront une monnaie forte et leur créanciers seront – partiellement – remboursés. La banque aime l’Allemagne. l’Allemagne, forte de sa crédibilité bancaire, verra sa reconversion au mark facilitée par Londres, Hong Kong, Wall Street.

La banque ne prête qu’aux riches, elle n’aime pas les mauvais payeurs.

La banque facture plein pot la pauvreté (hausse des taux d’intérêt)

La banque met donc les pays pauvres dans l’incapacité de rembourser, sauf à dévaluer.

Les pays les plus endettés de la zone euro dévalueront leur monnaie.

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L’implosion actuelle de la zone euro sonne le glas de l’Union.

Et la dette française ( espagnole, italienne, portugaise, grecque, irlandaise, slovène…) sera partiellement effacée par une inflation à deux chiffres. Mauvaise nouvelle, cela risque de durer une bonne quinzaine d’année … Or les salaires sont toujours en retard sur l’augmentation des prix. Après les salariés, les petits rentiers et les retraités morfleront….Pour les vrais fortunés, l’incidence sera en définitive assez faible. Il feront le dos rond en attendant que l’orage passe.

L’Italie, l’Espagne, la Grèce, le Portugal, la France… seront dans l’obligation de se donner les moyens de se réindustrialiser et de développer leur marché intérieur.

Cette Europe du Sud s’étendra vraisemblablement de Gibraltar à la Belgique.

Alain Bertrand

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