Sous l’austérité, l’injustice et les mensonges

 

Extraits de l’article  » Sous l’austérité, l’injustice et les mensonges » par LAURENT MAUDUIT sur

http://www.mediapart.fr

« D’abord, il faut bien admettre que quand il s’agit de socialiser les pertes et de privatiser les profits, le gouvernement se moque comme de sa dernière chemise des déficits. Dans ce cas-là, il jette l’argent par les fenêtres, en veux-tu, en voilà. A preuve, pour sauver la banque franco-belge Dexia, produit d’une sulfureuse et calamiteuse privatisation, la Belgique et la France – qui selon François Fillon est au bord de la banqueroute – ont mis sur la table, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la somme de 10 milliards d’euros en cash. Soit plus que le nouveau plan d’austérité dont on parle aujourd’hui. Sans parler de 90 milliards de prêts pourris qui ont été pris en garantie… »

(…)

 » le gouvernement dispose de très nombreux moyens pour faire entrer de l’argent dans les caisses de l’Etat, sans mettre les Français au piquet. L’exemple de l’Allemagne l’atteste : dans le courant du mois d’août, elle a en effet conclu un accord avec la Suisse au terme duquel elle va recevoir environ 20 milliards d’euros en dédommagement de l’évasion fiscale dont elle a pâti.

Cet accord entre Berlin et Berne autorise les contribuables allemands à placer leur fortune en Suisse, à condition qu’ils versent une taxe de 26,375% sur leurs rendements en capitaux. Ce montant sera prélevé à la source puis reversé au fisc allemand, afin de garantir l’anonymat de la procédure. Il s’agit donc d’un système de prélèvement libératoire. »

Rendu public le 20 mai 2010, un rapport rédigé par deux hauts fonctionnaires et se concentrant seulement sur les dix dernières années en donne une exacte mesure (lire Ces dix années de cadeaux fiscaux qui ont ruiné la France). Il s’agit du «Rapport sur la situation des finances publiques», dont les auteurs étaient Jean-Philippe Cotis, l’actuel directeur général de l’Insee, et son prédécesseur, Paul Champsaur Citations

«Depuis 1999, l’ensemble des mesures nouvelles prises en matière de prélèvements obligatoires ont ainsi réduit les recettes publiques de près de 3 points de PIB: une première fois entre 1999 et 2002; une deuxième fois entre 2006 et 2008. Si la législation était restée celle de 1999, le taux de prélèvements obligatoires serait passé de 44,3 % en 1999 à 45,3 % en 2008. En pratique, après réduction des prélèvements, ce taux a été ramené à 42,5 %. À titre d’illustration, en l’absence de baisses de prélèvements, la dette publique serait environ 20 points de PIB plus faible aujourd’hui qu’elle ne l’est en réalité générant ainsi une économie annuelle de charges d’intérêt de 0,5 point de PIB.»

«La moitié des allègements fiscaux décidés entre 2000 et 2009 ont concerné l’impôt sur le revenu. Le manque à gagner en 2009 sur le produit de cet impôt s’établit en effet à environ 2% de PIB, contre 0,6% de PIB pour la TVA et 0,5% de PIB pour l’Impôt sur les sociétés (IS).»

Le rapport relève ainsi que de 2000 à 2009 le montant total des baisses de l’impôt sur le revenu a atteint de 32,9 à 41,6 milliards d’euros. Cette indication est évidemment majeure. Car comme ne sont assujettis à l’impôt sur le revenu que les 50% des contribuables les plus fortunés, cela veut donc dire que l’essentiel des baisses d’impôts (41,6 milliards d’euros sur 77,7 milliards d’euros) a profité à ces ménages les plus favorisés sous la forme de baisses de l’impôt sur le revenu.

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