« La crise du nucléaire rattrape Areva » titre La Croix. « Et demain le gouvernement, quelque soit le nom du clown qui décrochera la queue du Mickey des présidentielles » dit Monsieur tout le monde
Copié/collé – Extraits - La Croix
» (…) Rien ne va plus chez Areva, qui pourrait rejoindre dans les prochaines semaines la liste déjà longue des entreprises présentant des plans sociaux. Selon l’Agence France-Presse, citant des sources proches du dossier, le groupe nucléaire s’apprêterait à supprimer entre 2 700 et 2 900 de postes dont 1 300 en Allemagne (soit 20 % des effectifs) et entre 1 000 et 1 200 en France, où seraient concernées les fonctions « support » (juridique, finances, etc.).(…)
Depuis des semaines pourtant, des rumeurs alarmantes circulent sur la situation financière d’Areva, qui a déjà affiché une perte opérationnelle de 423 millions d’euros en 2010. Dès sa prise de fonctions en juin, en remplacement d’Anne Lauvergeon, Luc Oursel a d’ailleurs commencé à préparer ses troupes aux mauvaises nouvelles, pour tenir compte de la nouvelle donne induite par l’accident de la centrale japonaise de Fukushima, en mars, qui va ralentir ou stopper nombre de projets de construction de centrales nucléaires dans le monde.
Rien que pour le premier semestre, le groupe a ainsi enregistré pour 200 millions d’euros d’annulations de commandes. Le montant pourrait avoisiner le milliard d’euros sur l’ensemble de l’année, soit 10 % de son chiffre d’affaires, selon des sources internes.
Avec l’arrêt d’une partie des réacteurs en Allemagne et au Japon (deux pays qui assurent 15 % de l’activité d’Areva), l’entreprise a été obligée de cesser l’activité de ses usines de conversion d’uranium de Malvesi (Aude) et Tricastin au 1er novembre et jusqu’au 31 décembre. Les 600 employés ont été mis en vacances ou en formation.
En manque de projets (…) Le numéro un mondial du nucléaire est aussi en manque de projets. En Inde, le méga contrat de 7 milliards d’euros signé il y a tout juste un an pour la construction de deux EPR, est aujourd’hui gelé, dans l’attente par le gouvernement indien des résultats des tests de résistance sur les réacteurs français. Les projets en Afrique du Sud et aux États-Unis, voire en Chine avec la perspective de construire deux autres EPR, sont aujourd’hui dans l’attente.
Résultat, l’usine de Saint-Marcel (Saône-et Loire) afficherait un sureffectif de 150 personnes (sur 900), d’après des données transmises aux syndicats. « On s’attend à des coupes sombres dans toutes les branches et à tous les niveaux. Mais l’intensité du plan dépendra de la possibilité ou non de proposer des départs en préretraite », prédit un cadre. L’audit commandé par Luc Oursel au Boston Consulting Group, évoque ainsi une réduction des dépenses de fonctionnement de 30 %.
De 12 à 7 milliards d’euros Selon l’AFP, le groupe envisagerait de réduire ses dépenses d’investissement de 40 % entre 2012 et 2016, pour les ramener de 12 à 7 milliards d’euros. Auditionné par les députés en octobre, le patron d’Areva avait ainsi souligné la nécessité de « lisser et décaler un certain nombre d’investissements pour améliorer notre situation financière » et n’excluait pas de revoir le périmètre du groupe.
Il pourrait céder ses 26 % dans le groupe minier Eramet, une participation valorisée 600 millions d’euros au cours actuel, ainsi que sa filiale Canberra, numéro un mondial de la mesure nucléaire. Reste le cas de la branche mines, tant vantée par Anne Lauvergeon, qui en avait fait le numéro un dans l’uranium, mais très gourmande en capitaux. La filialisation de l’activité, actuellement en préparation, pourrait être l’occasion d’y faire entrer d’autres acteurs.
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